Décors

Si sa formation aux Arts décoratifs de Paris lui avait déjà donné le goût du décor, ce n’est qu’après sa rencontre avec Guy Parigot qu’il a développé son aptitude à créer des univers au service d’une mise en scène et d’un texte. 
Aujourd’hui encore, on ne se lasse pas de constater qu’il n’y a pas un « style Claude BESSOU », mais qu’à chaque décor transpire la relation privilégiée qu’il avait avec chacun des metteurs en scène avec qui il a collaboré.
Ill avait fait de la maquette son outil de prédilection pour s’entendre avec toutes les parties prenantes : comprendre et se faire comprendre du metteur en scène et des comédiens. Expliquer et démontrer le pourquoi du comment aux artisans du spectacle. La maquette pouvait être tout aussi bien dévoilée à l’abri des regards pour une discussion intime avec le metteur en scène, ou trôner en plein milieu de l’atelier pour être désossée et exposée à toutes les questions techniques qui se posaient.

Les Femmes savantes
de Molière

Mise en scène de Guy Parigot – CDO 1961-1962
Un spectacle du répertoire classique au destin extraordinaire

Le montage de cette pièce iconique du répertoire de Molière, allait donner l’occasion à la Comédie De L’Ouest de prendre une dimension internationale. Pour cette édition Guy Parigot avait décidé de donner à ce grand classique de Molière un souffle de modernité en situant l’action dans un salon de Saint-Germain-des-Prés d’après-guerre empreint de L’Existensialisme ambiant.
La mise en scène était tonique et ambiancée : on pouvait y entendre du Beatles, voir Armande faire du Yoga et Trissotin utiliser un magnétophone.  La pièce montée en moins d’un mois, avait donné des sueurs froides au décorateur qui faute de temps n’avait pu présenter au metteur en scène qu’une esquisse couleurs du projet de décor qu’il imaginait.

 

Tambours dans la nuit
de Bertolt Brecht

Mise en Scène Pierre Spadoni – TBM 1973

Lorsqu’en 1972 Pierre Spadoni confie à Claude la conception du décor, des costumes et de l’affiche pour « Tambours dans nuit », c’est un grand défi qui se présente à lui. Tout d’abord parce qu’il découvre à cette occasion le théâtre expressionniste allemand et l’univers « Brechtien ».
Pour cette pièce écrite en 1919 au lendemain de l’avènement de la république de Weimar, il se positionnera pour la première fois en tant que scénographe. En effet, ici l’expression spatiale dépasse la notion de décor car il ne s’agit plus de définir un lieu et de l’esthétiser pour servir un texte et des comédiens. Ici tout est signification, interprétation, conceptualisation et le moindre accessoire a son sens et fait écho à l’histoire avec un grand H.
C’est une énorme production avec une scénographie complexe à plusieurs « tableaux » qu’il a fallu construire réaliser et pas moins de 15 comédiens à habiller.

Don Quichotte
de Cervantes

Mise en Scène Jean Le Scouarnec – TQL 1985
Festival du pont du Bonhomme – Cimetière de bateaux de Kerhervy – Lanester (56).

En 1983, avec Le Roi Lear de William Shakespeare, qui sera présenté lors de la première édition du Festival du Pont du Bonhomme, le Théâtre Quotidien de Lorient, futur Centre Dramatique Régional de Bretagne, avait offert à Claude Bessou la possibilité de se confronter au spectacle de plein air. Déjà en partie aménagé, ce site exceptionnel présentait une aire de jeu naturelle en forme d’arène adossée au plan d’eau, au ciel et à l’espace.
Le défi alors pour le scénographe était de faire exister un décor en face d’un lieu dont la présence sans indulgence, rendait dérisoire le moindre morceau de toile peinte.
Pour Le Roi Lear, il avait pris le parti de travailler le sol en ramenant du sable, en créant quelques mouvements de terrain ainsi, qu’un dallage de blocs pour structurer les lieux, laissant ainsi la nuit, la lumière et les comédiens faire le reste. Pour le Don Quichotte de Cervantes, Jean Le Scouarnec avec fait le choix d’adapter le texte pour en faire un spectacle épique. C’était une nouvelle gageure pour le scénographe que de s’approprier une nouvelle fois ce lieu, en le magnifiant et en en faisant un espace de jeu époustouflant.
Il avait imaginé des structures pouvant se métamorphoser en moulins à vent ou palais ou auberge, au gré de la mise en scène et des effets lumières. Un nombre impressionnant d’accessoires de scène avaient été créés, dont la jument « Rossinante » et l’âne « Rucio » qui devenaient de véritables partenaires de jeu pour Philippe Froger qui jouait Don Quichotte et Robert Mazet qui jouait son valet Sancho Pança. Sans oublier les costumes qui avait la part belle, notamment l’armure très élaborée de Don Quichotte.

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