1925
Claude Bessou nait le 30 janvier à Paris dans le XVe arrondissement. Sa maman, Laurence, n’a que 17 ans lorsqu’elle rencontre son mari de 6 ans son aîné, et, à la naissance de Claude un an plus tard, étant chargée de famille, elle élèvera son fils entouré de ses deux jeunes frères, Jean et Bernard.
Photographie : Claude sur les genoux de sa maman Laurence Bessou née Lacoue-Labarthe – 1925
1940-1945
La France est entrée en guerre, son père est incorporé et sa mère restant seule, l’envoie chez son oncle à Tours pour suivre sa classe de troisième au Lycée Descartes. C’est de là qu’il vivra la drôle de guerre et verra l’exode. Il revient à Paris dès la rentrée suivante et retrouve Janson de Sailly pour poursuivre sa scolarité. Mais, songeant sérieusement aux Arts Déco de Paris, il fréquente un atelier privé en vue de l’y préparer. Il y fera son entrée en 1942, et en sortira diplômé en janvier 1945 à tout juste 20 ans.
Photographie : Claude au chevalet – 1942 (droits réservés)
1945-1948
A l’été 45, alors qu’il se remet en Touraine d’une pneumonie corsée qui lui fait connaître le poumon d’acier, il contracte la poliomyélite qui l’immobilisera une nouvelle fois. Son rêve de tour du monde est envolé, mais la peinture « sur le vif » l’émancipe et l’aide à retrouver peu à peu du goût à sa vie. Devenu sociétaire au Salon d’Automne de Paris, son travail est remarqué et certaines de ses toiles récompensées.
Photographie : Parc de La Muette – Printemps 1946 (droits réservés)
1948-1986
Nommé à l’École Régionale des Beaux-Arts de Rennes, il y vient enseigner les arts graphiques et prendre la tête de l’atelier de « Décoration plane ». Atelier qu’il fera évoluer au fil des années pour devenir l’Atelier de scénographie dans les années 70 ouvrant au diplôme national supérieur d’expression plastique (DNSEP).
Apprenant par l’administration qu’il pouvait faire valoir ses droits à la retraite au 1er mai 1986, c’est donc très joyeusement et mémorablement qu’il fêtera son départ à la retraite, en ce jour de fête du travail, chez lui, très entouré.
Photographie : A l’École des Beaux-Arts de Rennes (à droite) – 1953 (droits réservés)
1952-1979
Il participe à la décentralisation théâtrale en se joignant à l’équipe du Centre Dramatique de l’Ouest qui vient de se créer. Il suivra le Centre tout au long de ses mutations. Dans les mêmes années, Il interviendra régulièrement dans l’aventure des jeux scéniques et le développement des sons et lumières avec Eugène Royer. À l’automne 1979, la CDO devenu TBM (Théâtre du Bout du Monde) il participe avec Guy Parigot à la création du Théâtre de la Parcheminerie à Rennes.
Photographie : Avec Guy Parigot – 1967 (photo CDO droits réservés)
Années 70
Avec la Maison de La Culture, inaugurée en décembre 68, c’est un tout autre terrain de jeux qui s’offre à lui : scènes plus grandes, productions plus ambitieuses, troupe plus étoffée, répertoire plus élargie. Tout est plus grand et plus spectaculaire. Avec le théâtre de Bertolt Brecht on ne parlait déjà plus de décor mais de scénographie dès les années 20. Terme qui ouvrait le champ des possibles à l’audace et à la conceptualisation. C’est donc très naturellement qu’à la Maison de la culture on ne parlait plus de décorateur mais de scénographe qui semblait plus adapté à l’ambition théâtrale des auteurs et metteurs en scène.
Photographie : Avec la maquette du décor du Capitaine Karagheuz – 1970 (photo CDO droits réservés)
Années 80
Avec le Théâtre de la parcheminerie ouvrant ses portes aux nouveaux talents, de jeunes compagnies apparaissent dans le paysage breton. Il fait ainsi la connaissance de Philippe Froger et de Jean Le Scouarnec œuvrant sur Lorient. Avec eux, il réalisera une dizaine de décors et participera à la création en 1983 du Théâtre de plein air de Kerhervy et du Festival du Pont du Bonhomme inauguré en juillet 1983 en présence de Jack Lang, alors ministre de la Culture. Devenu Festival de Kerhervy, toujours debout, ce théâtre en extérieur vient de fêter plus de 40 ans d’existence.
Sa rencontre avec Bernard Lotti à la tête du Théâtre de l’Instant à Brest, lui apportera également beaucoup de jubilation, fasciné qu’il était par l’énergie et la jovialité de ce jeune metteur en scène solaire : le tandem était à son affaire pour créer des spectacles avec audace et inventivité en ayant chevillé au cœur l’impératif de donner du plaisir au spectateur.
Photographie : Avec la maquette du décor de Don Quichotte – QO 1985 (Photo Maurice Baudry, 1993)
Années 90
Avec les années 90, il lève le pied et intervient de moins en moins en tant que scénographe, mais garde plaisir à donner des coups mains à de jeunes compagnies en devenir et à participer à des projets de décors sortant des sentiers battus.
Lorsqu’une fois diplômée je lui parle de mon projet de créer une entreprise de design d’espace, il m’accompagne et m’encourage. Il me laisse faire mains-basses sur sa collection de maquettes entassées dans son garage, pour créer et produire avec lui l’exposition itinérante : « L’illusion théâtrale, une aventure scénographie en 50 maquettes ». Inaugurée à Saint-Grégoire en mai 1993 l’exposition finira sa course à Hédé en 1999.
Se déplaçant de moins en moins, et devenu grand-père, il s’amuse à fabriquer des jouets au gré des désirs et lubies de ses petits-enfants : grenouille, pantins en bois, et autres objets rigolos. On le verra même, pour la fête de l’école de sa petite fille Claudine, lui confectionner très sérieusement un costume de chevalier avec un casque plus vrai que nature (costume qu’elle préférait de loin à celui de princesse).
Photographie : Avec Vital Desbrousses constructeur de décor – 1992 (photo Clara Bessou)
2001
Il décède à Rennes le 18 novembre, avec à son actif, la conception de plus de cent scénographies de spectacles en salle ou en plein air ; il laisse derrière lui une collection remarquable constituée pour l’essentiel de maquettes volumes de décors, de maquettes de costumes, de dessins, de croquis et d’illustrations.
Photographie : Maurice Baudry – 1993